L'être et l'outil

Dans notre relation au monde, tout passe par les outils, ces facultés que nous avons d'être manipulé et intégré par l'autre, qu'il soit chose au être.

samedi 13 mars 2010

Le chinois : 1er pas

Le fait religieux dans le monde chinois se caractérise par le pluralisme, favorisé par l’attitude de l’État : celui-ci exerce depuis le début de l’empire (IIIe siècle av. J.-C.) un contrôle attentif sur les groupes susceptibles de constituer une menace pour le pouvoir et met au pas les sectes trop actives, n’accordant qu’exceptionnellement l’exclusivité à un culte. Le syncrétisme et le mélange sont courants, rendant les contours des ensembles religieux flous ; on a souvent l’impression de se trouver face à une constellation de philosophies et de pratiques plutôt qu'à des confessions.

Les religions ou cultes individuels sont appelés dao (道) « voie » ou jiao (教) « enseignement ». Le terme qui sert de nos jours à traduire « religion », zongjiao (宗教), est un emprunt tardif au japonais. Le monothéisme (principalement islam et christianisme), qui n’atteint la Chine qu’au VIIe siècle, occupe une place mineure. Les cultes chinois sont en majorité polythéistes, panthéistes ou non-théistes, et intègrent les concepts naturalistes traditionnels : alternance du Yin et du Yang et rôle du souffle dans l’univers, croyance à l'existence de périodes fastes et néfastes déterminées selon le calendrier et d'une énergie propre à certains lieux (terres d'immortalité, feng shui).

Les principales religions pratiquées sont le taoïsme et le bouddhisme (représentés par divers courants) ainsi que la religion traditionnelle qui emprunte aux deux précédentes et aux traditions locales tout en intégrant le culte des ancêtres. Les deux premières constituent avec l’idéologie confucianiste les « trois écoles » (san jiao 三教) dont les représentants se disputaient l’influence à la cour. Elles comprennent dans leurs pratiques des ascèses individuelles et le monachisme, alors que tous les aspects de la religion traditionnelle sont intimement liés à la vie sociale, économique et familiale.

Hormis les cinq grandes religions citées ci-dessus, la Chine a connu une grande quantité de cultes locaux ou importés. Certains ont disparu comme le culte du Ciel, le manichéisme, le zoroastrisme, d’innombrables petites sectes mal connues de l’histoire. D’autres sont pratiqués au XXIe siècle : religions de minorités ethniques comme le judaisme, le dongba, l’hindouisme, ou religions émergentes comme Falun Gong ou Iguandao.

sources : Les religions en Chine